Dans un monde ou nous avons tendance à jeter plus rapidement qu’à réparer, j’ai toujours été épaté par la capacité de nos parents à conserver d’innombrables objets ou meubles. Cela frise parfois l’inutile mais il faut bien reconnaître que lorsque cela permet de dépanner et d’économiser beaucoup d’argent, nous ne pouvons qu’être reconnaissants ! C’est exactement ce que je vais pouvoir vous démontrer dans cet article avec la restauration d’un lit d’enfant du début du siècle ayant appartenu à mes arrières beau-parents !
Avoir un bébé qui grandi à la maison est un vrai bonheur mais qu’est ce qu’ils grandissent vite. Un body à peine acheté est déjà trop petit, je ne parle pas des chaussures et le lit de bébé (si vous n’avez pas opté pour un lit modulable) sera très rapidement incompatible avec la volonté farouche de votre enfant à vouloir en sortir !
De notre coté, c’est l’arrivée d’un second bébé qui a accéléré les choses. Le petit dernier a donc hérité du lit de la « grande » mais il fallait trouvé un lit de remplacement. Je dois avouer que le mobilier pour enfant coûte assez cher et vu la durée d’utilisation, c’est un peu frustrant. La solution « miracle » est venue de mes beau-parents qui avaient gardé au fin fond de leur maison, un lit appartenant à un de leurs parents !! Comme quoi, il n’y a pas que le mobilier Louis XVI qui fait plaisir lors d’un « héritage ».
Voici la « bête », dans son jus :
Qui dit mobilier ancien dit forcément : Bricolage et c’est là que j’interviens ! Le lit est globalement en bon état (surtout pour une pièce de 100 ans). La peinture s’effrite mais les « fresques » ont tenu le coup mais il manque le sommier. Pour transporter le lit jusqu’à chez moi, je vais juste le rigidifier temporairement à l’aide de 2 planches de sapin. Je m’attaquerais ensuite à la fabrication du sommier.
Fabrication d’un sommier
Juste une énorme précision « pour toi public »… on parle ici d’un lit de petit d’enfant (5-20kg), pas celui d’un ado de 40kg ! C’est important par rapport au choix des matériaux pour les lattes du sommier.
Partant donc du principe que je fabrique un sommier pour ma fille de 12kg, voici les outils et les matériaux utilisés.
Les outils :
- Scie à onglet (AEG PS254L)
- Gabarit de perçage (KREG K4MS)
- Perceuse visseuse (AEG BBS 12 C2LI 202B)
- Pinces étaux (Wolfcraft)
- Mètre laser (Bosch Pro GLM 30)
- Crayon, règle, …
Les matériaux :
- Tasseaux sapin 32×32 par 240 cm (x2) : 5€ pièce
- Planches sapin sans noeud 100×20 par 250 cm (x2) : 10€ pièce
- Colle à bois (Titebond)
- Visserie pour gabarit de perçage
- Peinture « écologique » sans solvant (à l’huile de lin et pigments naturels)
Passons à la réalisation du cadre du sommier.
Je débute en prenant les mesures et question précision, il n’y a rien de mieux qu’un mètre laser !
Je prends donc les mesures en longueur et en largeur en prenant soin de bien positionner le mètre laser :
Voila les mesures pour mes prochaines découpes à la scie à onglet. Histoire de les garder en tête, je les note rapidement sur « mon mur velleda » (je vous l’avais présenté ici)
Et c’est parti pour les découpes. Je commence avec les tasseaux de 32×32 et les réalisations de 2 longueurs de 138 et 2 largeurs de 67.
Les découpes sont donc réalisées à la scie à onglet pour être sûr de la précision de coupe mais aussi de la rapidité de réalisation.
J’ai volontairement réalisé les traverses latérales 1mm plus longue que ma mesure initiale afin qu’elles rentrent très légèrement en force dans la structure du mur. Cela permet d’avoir un sommier qui rigidifiera le lit.
Ensuite, je peux commencer à monter le cadre du sommier. J’en ai suffisamment parlé pour ne pas avoir à vous le présenter mais la structure sera construire à l’aide de mon gabarit de perçage + collage à la Titebond.
Pour le gabarit, on place le tasseau pour régler la profondeur de perçage (il faut que la vis ressorte au centre du tasseau). On cale le tasseau au centre du gabarit puis on le perce à l’aide d’une simple perceuse visseuse (c’est du sapin, ca rentre tout seul).
On obtient un magnifique perçage bien centré et propre sur le tasseau. Il suffit ensuite d’y apposer un peu de colle à bois et nous pourrons visser et fixer l’ensemble des 4 tasseaux qui forment la structure du sommier.
On laisse sécher un peu la colle en maintenant fermement l’ensemble à l’aide de pinces sur mon magnifique établi (j’en suis fan !!)
Je fais une pose à blanc pour être sûr que le cadre rentre parfaitement dans le lit :
Nous pouvons maintenant attaquer la fabrication des lattes du sommier.
Je début de la même manière avec le mètre laser pour m’assurer d’avoir des mesures très précises.
Pour aller très vite dans des découpes précises, tout est réalisé à la scie à onglet. Je débute en faisant un test avec 2 lattes :
Et vu que les découpes sont parfaites, je peux empiler les couches de lattes et toutes les découper en même temps afin qu’elles soient parfaitement identiques.
Petite pose à blanc pour admirer le résultat avant de fixer toutes les lattes mais aussi pour prendre les mesures. Il est important que toutes les lattes soient fixer de manière régulière pour que le poids soit idéalement réparti.
Tout est en place pour la fixation des lattes sur le cadre. Pour ce faire… quelle originalité… j’utilise mon gabarit avec cette fois-ci, 2 perçages par coté. Ce serait dommage que la latte tourne sur elle-même.
Quelques perçages plus tard, toutes mes lattes (8 au total) sont prêtes pour la fixation au cadre (qui a eu le temps de sécher). Personnellement, je trouve ça déjà sympa toutes ces belles lattes identiques.
Et c’est parti, je colle, je visse, je visse / je colle, je visse, je visse / et ainsi de suite, 16 fois en tout.
Je laisse sécher l’ensemble (je pars faire la peinture du lit en attendant) et je fais mon test de vérification en plaçant le sommier dans la lit. Si ça passe, c’est parfait, si ce n’est pas le cas… heu… c’est un peu tard pour d’éventuelles modifications
Mais… c’est parfait ! Le sommier étant fabriqué, je l’ai ensuite peint de la même couleur que le lit avec une peinture naturelle (la teinte se rapproche du vert olive pâle pour rester dans la couleur initiale du lit).
Restauration du lit
C’est l’étape la plus fastidieuse de l’opération et j’avoue que j’étais très content de voir, qu’en retour de déplacement, ma femme avait tout fait !
- Décapage de toute la peinture écaillée
- Ponçage de toutes les arêtes et bordure du lit
- peinture blanche en prenant soin de conserver les fresques
- peinture verte sur les montants pour reprendre la teinte du lit
- vernis naturel sur l’ensemble du lit pour le protéger dans le temps
On conserve ainsi le look ancien du lit mais en partant sur une base vraiment saine. Je peux donc repositionner le sommier dans le lit.
Un petit tour dans une boutique bébé pour acheter un bon matelas (parce que pour le coup, ça, c’est important pour le confort de votre enfant), quelques peluches et une gigoteuse…
Et on obtient un superbe lit de famille pour une bouchée de pain et avec un bricolage assez limitée (peu d’outils et rapide à réaliser). Une petit avant/après histoire de voir le résultat final dans une chambre qui, elle-même, a bien changé !
Si vous aviez la moindre question, vous avez les commentaires ou directement le forum !
A bientôt sur ZT !